Groupe scolaire Notre-Dame-de-Fatima

Couronne NDF

Que fait-on quand on perd un gascon en soutane ?

Quelques paroissiens de grand talent nous ont régalés en offrant au chanoine Pinoteau une saynète de leur composition.

Paroissien 1 (paroissien narrateur, déguisé façon mousquetaire d’un large chapeau et d’une épée) :

Que fait ont quand on perd un gascon en soutane ?

Paroissien 2 (jeune paroissien) :

On repasse avec lui

Les campagnes du Nord, où les fidèles ch’tis

Dans la chapelle de l’Hôpital Militaire,

Aux vieux airs de son orgue au doux rythme obsesseur,

Partaient battre pavé, pour conquérir les cœurs.

Paroissien 2 (paroissien investi dans les maraudes) :

La lune dans le ciel, luisait comme une montre.

Ils allaient, çà et là, en groupes, à la rencontre

Du ménestrel mendiant couché sous un vantail.

Dans leurs sacs, je ne sais quel orfèvre canaille

Au jus de chicoré avait joint des médailles,

Qu’ils lançaient à tout vent, comme Cérès ses semailles.

Paroissien 3 (paroissien investi dans le Caté-pizza) :

Des escholiers nombreux, massés dans un salon,

Attendaient patiemment que sonne le souper.

Le doux fumet des tourtes parfumait la leçon :

D’Aristote, on dérive vers de petits pâtés,

Le docteur angélique se rêve en pomm(es) sautées,

Et saint Jean Bouche d’or s’évade en canelés.

Paroissien 4 (paroissien investi dans le papa-foot) :

De dignes patriarches, plus tôt dans la journée,

Vêtus de justaucorps, comme des rats de ballets,

Assaillis par un(e) meute d’enfançons bonnasses,

Sonnaient avec ferveur l’hallali d’une calebasse.

Paroissien 5 (paroissienne investie dans le catéchisme, vêtue d’un grand chapeau) :

Pendant que de bell(es) dames, en chapeaux et rubans,

Et en grand équipage rangeaient leur descendance,

Miracle de Jésus, sur les marches en silence,

Pour adorer en paix le très Saint-Sacrement.

 

[roulement de tambour, interrompant la tirade précédente]

Paroissien 1 [très fort] :

Silence, voilà l’facteur, maintenez taisez-vous !

[il déroule un parchemin]

De monsieur Valadier, en l’hôtel Baladou,

Au confrère Pinoteau, à Lille en son chapitre.

Paroissien 5 :

Qu’est-ce que c’est que cela, s’il vous plaît ?

Paroissien 1 :

C’est le titre !

 

[sur l’air des Excuses de l’Aspirant ; très articulé ; Paroissien 1 d’abord, rejoint par les quatre autres]

Mon cher chanoine, excusez-moi,

Vous irez en Afrique, pourquoi ?

Il faut bien que je vous l’explique.

Là-bas, un emploi est vacant,

Pour un profil tout simplement

Polytechnique.

Faut un directeur prévoyant,

Plein d’sens pratique assurément,

Noir marabout d’la république,

Quelqu’un de fort organisé,

Pour aller au Congo prêcher

L’arithmétique.

Pour disserter avec sang-froid

Sur nos ancêtres les Gaulois,

D’un historien, il faut l’étoffe,

Et pour comprendre la casuistique

De tous ces proverbes d’Afrique,

Un philosophe.

Pour votre thèse de doctorat,

Cher confrère, vous irez à la

Bibliothèque des cigales.

Pour les sujets plus délicats,

Vous lirez les plus fins débats

Dans les étoiles.

Recevez ma bénédiction,

Et prenez ce billet d’avion.

Vous emporterez un tam-tam,

Ad majorem dei gloriam

Et scholarium laetitiam

Et un jeu d’dames.

Paroissien 1 :

Il me manque une conclusion…

[à l’adresse du public] Vous séchez, muets comme des pierres ?

C’est pour me fournir un dicton :

« Tout a une fin, c’est bien amer !

Sauf la banane, qui en a deux »

Il y a donc bien des exceptions.

Vous serez peut-être de ceux

Qu’on reverra, sur l’front du Nord,

Et d’avance, nous nous réjouissons

À l’idée d’vous y voir encore.

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